LES 3 PIERRES DE TAILLE
ou comment choisir son conjoint
La Maison de l’Amour, que nous avions déjà eu l’occasion d’évoquer, a des pierres de taille sur lesquelles elle repose. Cela nous permettra de mieux comprendre comment choisir son conjoint pour une union qui puisse durer toute la vie et porter de beaux fruits.
Voilà déjà les trois pierres de taille fondamentales qui permettent de découvrir les vraies qualités de l’autre. Et les défauts aussi.
1° La première pierre de taille
pour faire son choix c’est de découvrir chez l’autre quelque chose que l’on va pouvoir partager et qui va durer aussi toute la vie : c’est Dieu et la Foi. Ou alors au moins les mêmes valeurs. Si on repose sur Dieu ou si on repose sur les mêmes valeurs, on a déjà une pierre solide pour construire cette Maison de l’Amour. La Foi ou des valeurs communes sont des principes qui dépassent nos existences limitées et nous font toucher à l’Infini ; qui transcendent notre quotidien – trop souvent terre à terre ou conflictuel – pour regarder vers En-Haut.
2° La deuxième pierre de taille
qui est importante pour construire dans la durée, c’est un projet commun de vie conjugale. Avec la création d’une famille, l’accueil d’enfants, le mariage, donc une certaine stabilité.
Voici un témoignage significatif parmi ceux recueillis auprès de milliers de jeunes auxquels nous avons présenté ces questions d’Amour et de sexualité. Le jeune en question vit d’abord en concubinage pendant plusieurs années, enfin il se marie. Et là au bout de trois - quatre ans on lui pose la question : « Et il n’y pas d’enfant en perspective ? ». Et il répond : « Il faudrait être deux pour ça ». Alors que le voilà déjà en vie conjugale depuis plusieurs années, avec même un mariage, c’est une question qui n’a pas été évoquée au point de départ. Ce n’était pas un projet commun. On parle de beaucoup de choses dans une relation entre un garçon et une fille (en plus des passages à l’acte…). Mais on ne parle quelquefois pas de l’essentiel. Et pourtant c’est le point de départ qui doit permettre de se projeter ensemble dans le même chemin de vie. « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction » (Saint-Exupéry).
3° La troisième pierre de taille
c’est aussi un projet de vie au quotidien. Pour lequel il faut trouver un commun dénominateur, trouver un accord ou un compromis.C’est par exemple le lieu de résidence : il est important de savoir où on va pouvoir habiter. Etablir son nouveau foyer, tout en coupant le cordon ombilical avec sa famille d’origine (combien d’unions se sont terminées par un échec parce que l’on avait rien fixé au point de départ et que l’un des conjoints était resté sous l’influence et la proximité de ses parents). « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Gen.2.24). C’est le travail qu’il faut avoir déterminé. L’un pense par exemple je suis dans le domaine de l’hôtellerie et je vais devenir directeur de tel ou tel hôtel d’une grande chaîne : une fois je serai à Tokyo, une fois à Paris, une fois à New York. Et la future épouse, quant à elle est institutrice dans son village, elle ne se voit pas du tout apprendre une fois l’anglais, une fois le japonais, pour devenir institutrice à l’autre bout du monde. Pour éviter les conflits futurs, il faut avoir trouvé un accord préalable pour le travail et puis aussi pour toute la vie au quotidien. Cela doit se faire quand on commence à se connaître et que l’on fait des projets communs de vie. Et également pendant le joli temps des fiançailles (aujourd’hui oublié au profit du concubinage) que l’on appelle au Canada les « accordailles », belle expression qui veut bien dire que c’est le temps où l’on va s’accorder (comme un orchestre ) et trouver des accords pour le futur commun.
Ces accords à discuter et à trouver (au-delà du lieu de résidence et du travail) portent aussi sur les loisirs. En respectant une part de liberté pour chacun. Prenons un exemple : l’homme aime faire du judo, sa future épouse n’aime pas du tout, ce n’est pas pour autant que le mari n’aurait plus le droit de toute sa vie d’en faire. Il y a une certaine liberté que chacun doit garder et que l’autre doit respecter avec joie. Ça marche bien sûr dans les deux sens, ce n’est pas parce que l’une aime la couture que l’on doive imposer çà à l’autre, que l’homme soit fan de matchs de foot qu’il doive obliger sa femme à les voir.
4°
Ce sont là les trois premières pierres de taille. Mais il y a aussi du ciment entre ces pierres de taille qui va permettre que dès le début cela soit bien fixé. Quand on va dans un château-fort on s’aperçoit qu’à l’origine il y avait du ciment entre les diverses pierres. Et aujourd’hui on ne voit plus que du sable, le ciment est devenu du sable. Mais les pierres sont comme enracinées dans le sol et ajustées les unes aux autres, si bien que ce ciment n’est plus utile. Ce ciment dans le domaine de l’union conjugale c’est le sentiment amoureux. Selon diverses études publiées, on sait que cela ne dure que 2-3 ans. Après, ce sentiment amoureux devient plutôt comme du sable. Mais si on a bien fixé les pierres de taille dès le point de départ, ensuite ça tient pour très longtemps, pour toute une vie. Et cela s’appelle l’Amour qui va bien plus loin que la passion des débuts.
5°
Toutefois faut-il que, dans le sous-sol, les fondations soient elles aussi solides. Voici aussi un élément qu’il est indispensable de voir avant de faire son choix définitif. Le sous-sol c’est la partie obscure, le côté caché de l’autre. Mais cela ne peut pas se découvrir dès le début. On est d’abord séduit par les qualités de la personne. C’est ce qui nous attire. Et si avec le temps (même les années) on trouve des qualités supplémentaires, tant mieux. Mais si des défauts majeurs sont présents, si on ne les découvre que plus tard, une fois qu’on s’est déjà engagé, c’est trop tard. Ca fait s’effondrer le tout. Ainsi pour une maison, quand on veut construire avec les meilleures pierres de taille, avec le meilleur ciment, avec les meilleurs matériaux et qu’on ne regarde pas si dans la cave il y a un champignon qui va tout manger, s’il y a des marécages qui n’ont pas encore été asséchés, s’il y a des galeries d’anciennes mines qui vont déstabiliser le tout. C’est très dangereux, tout risque de se lézarder, puis s’effondrer. Tôt ou tard. Pour construire cette relation durable avec l’autre, pour construire la maison de l’Amour, le principe est le même. Il faut découvrir au fil des mois cette cave de l’autre, c’est-à-dire les défauts. Connaître les qualités, c’est relativement facile, on est attiré par les qualités, on en connaît automatiquement et si on en découvre une de plus dans un an, dans cinq ans, tant mieux. Par contre les défauts c’est plus grave. En effet il y a des défauts qui sont incompatibles. Pour prendre un exemple l’un est hyper ordonné et maniaque et l’autre est hyper désordonné, et bien cela ne fera que des étincelles, des conflits perpétuels. Ou encore l’un est très calme, très cool et n’aime pas les cris sans raison et l’autre susceptible, prêt à s’emporter pour un rien : il faut prendre ses jambes à son coup et éviter ainsi une croix perpétuelle ou une séparation ultérieure (dont pâtiront en plus peut-être des enfants). Pour découvrir ce sous-sol, ces défauts compatibles ou non, il faut du temps, avant un quelconque engagement. Il est important de savoir si on va construire la Maison de l’Amour sur du sable, du gravier ou du roc. En fonction de la nature des fondations et du sous-sol la construction tiendra, l’amour conjugal tiendra toute la vie ou alors seulement quelques mois ou quelques années.
EN CONCLUSION.
Des fondations solides, un sous-sol connu, des pierres de taille, le ciment de l’Amour, tout en laissant le temps au temps pour s’accorder, et voici la Maison de l’Amour construite pour le meilleur et pour le pire, prête à résister aux tempêtes, et qui durera toute une vie pleine de joies, de bonheur, de nouvelles vies accueillies et d’Amour partagé.